Un certain mystère entoure le datacenter. C’est d’ailleurs la volonté de beaucoups d’opérateurs pour qui il doit demeurer secret et sécurisé, le traitement et le stockage de nos données s’opérant à huis clos. Difficile dans ces conditions de faire l’objet de critiques qui perdurent, alors qu’en réalité ses opposants ne comprennent pas vraiment ce qu’il est et ce qu’il fait.
La Journée du datacenter vous propose un Top 10 des points de vue à changer.
Top 1 – Ils consomment toute l’électricité
Que les datacenters consomment beaucoup d’électricité, le fait est connu, qu’ils en consommeront plus encore, également. C’est dans la nature du datacenter d’assurer une disponibilité constante et des vitesses de traitement toujours plus rapides, ce qui impose leur soif d’énergie. Mais n’oublions pas de mettre en balance le service rendu au numérique et à ses usages. L’électron est au coeur de la transformation, et les acteurs de l’écosystème du datacenter en ont conscience, qui travaillent avec succès à l’efficacité énergétique.
Top 2 – De l’eau, trop d’eau
Les datacenters consomment de grandes quantités d’électricité, et ils ont également soif pour abaisser la température des salles et éviter la surchauffe des serveurs. Et leur consommation d’eau se révèle aussi problématique, surtout lorsque l’on doit faire face au réchauffement climatique et à la pénurie d’eau. Les datacenters font appel à l’innovation pour réduire leur consommation d’eau, et en la matière les datacenters européens font figure de bons élèves faces à leurs homologues américains et asiatiques.
Top 3 – Ils contribuent aux émissions carbones
Les datacenters contribuent de manière significative aux émissions mondiales de carbone via leur consommation d’énergie et la production de déchets électroniques. Au-delà de la consommation énergétique directe pour alimenter les serveurs et les systèmes de refroidissement, la production, l’exploitation et l’élimination de l’infrastructure des datacenters contribuent également aux émissions de carbone. Pour atténuer cet impact, les solutions potentielles incluent la transition vers des sources d’énergie renouvelables, la mise en œuvre de technologies économes en énergie et l’optimisation de la conception des datacenters pour une efficacité maximale. Concepteurs, constructeurs et opérateurs de datacenters y contribuent fortement. Il faut désormais se pencher sur l’amélioration des pratiques de gestion des données afin de minimiser le stockage de données inutiles ou sous-utilisées. Le cumul de ces efforts nécessite une approche holistique qui prend en compte à la fois les aspects opérationnels et d’infrastructure des datacenters pour parvenir à des réductions significatives de leur empreinte environnementale.
Top 4 – Ils jettent leurs déchets électroniques
L’évolution des technologies et le rythme de remplacement des générations de serveurs génèrent une quantité importante de déchets électroniques, qui contribuent à la pollution de l’environnement. En s’engageant sur la gestion du cycle de vie de ses équipements, les opérateurs de datacenters prennent en charge cette dérive et adoptent une philosophie de la réutilisation des équipements anciens et de recyclage des produits chimiques et métaux toxiques. Même les déchets électroniques continueront longtemps de constituer un problème…
Top 5 – Du bruit, trop de bruit
D’où vient la réputation de pollution sonore associée au datacenter ? Pas des salles informatiques au bruit pourtant assourdissant. Circulez à l’extérieur de la salle, qui plus est à l’extérieur du datacenter, et vous n’entendrez rien, car les émissions sonores du datacenter sont confinées. Cette réputation vient des du gigantisme de l’hyperscale, les datacenters des Gafam, aux Etats-Unis, pour qui la pollution sonore n’est pas une priorité, et dont les groupes électrogènes sont régulièrement testés, mais surtout régulièrement exploités pour compenser les faiblesses des réseaux de distribution d’électricité. A tout problème sa parade, l’investissement dans des technologies de réduction du bruit s’impose.
Top 6 – Le datacenter en crée pas d’emploi
Le bilan de l’emploi dans le datacenter peut paraître mitigé. Les datacenters, de par leur nature, sont hautement automatisés et nécessitent une main-d’œuvre spécialisée, ce qui signifie qu’ils créent moins d’emplois que les industries traditionnelles. Et les emplois qu’ils créent nécessitent souvent un niveau d’expertise technique si élevé qu’ils sont occupés par des spécialistes venus d’ailleurs plutôt que par des résidents locaux. Cela peut conduire à une forme de déplacement économique où les bénéfices de la création d’emplois ne sont pas répartis uniformément avec la communauté locale. Rappelons cependant qu’un emploi direct dans le datacenter crée 7 emplois indirects. Et surtout que cette création d’emplois vise la qualité avec un fort pouvoir d’achat que la quantité…
Top 7 – La difficile relation du datacenter avec sa communauté
La relation qu’entretiennent les datacenters avec les communautés locales est souvent complexe. On leur reconnaît leur contribution à l’économie locale et la création d’emplois, mais en même temps ils peuvent mettre à rude épreuve les ressources locales comme l’eau et l’électricité. Et l’on s’inquiète de leur impact environnemental. Comme ils nécessitent souvent des terrains et des infrastructures importantes, et qu’ils peuvent changer la destination des sols avec une durée de vie de 15 à 20 ans, on leur reproche également d’avoir un impact sur les prix de l’immobilier local. La relation avec les communautés est essentielle, dès l’origine des projets, et nécessite une forte implication dans l’accessibilité. Si ce travail est accompli, les communautés accueillent plutôt favorablement les opportunités d’investissement, d’économie et d’emplois qu’un datacenter peut apporter.
Top 8 – Des lieux secrets qui font peur
Le datacenter est un haut lieu de confidentialité, sur lequel s’impose une gestion du risque élevée, des mesures de sécurité physique fortes, des contrôles et une opacité – jusqu’à parfois conserver leur emplacement secret – qui le font percevoir comme une forteresse. Les murs sécurisés, la présence de personnel de garde, le contrôle à l’entrée, participent à créer un manque de transparence qui peuvent soulever des inquiétudes. Si ce niveau de secret est nécessaire à la sécurité du lieu, de ses infrastructures et des données, il souligne également le besoin d’adopter des approches plus transparentes et centrées sur l’humain.
Top 9 – La poule aux oeufs d’or à courte durée de vie
Le datacenter est économiquement porteur d’ambiguïté : les projets se multiplient car il s’agit d’une niche attractive au retour sur investissement élevé, ce qui le différencie des autres secteurs fonciers. Mais paradoxalement la durée de vie d’un datacenter, de 15 à 20 ans, se révèle étonnamment courte ! En réservant des sols qui pourraient bénéficier de destinations moins éphémères, avec un impact environnemental, énergétique et eau fort, et parfois en profitant de réductions fiscales (particulièrement aux Etats-Unis où les communautés urbaines rivalisent d’efforts pour les attirer), le datacenter préoccupe. Plus de transparence sur le coût et la valeur des datacenters s’impose
Top 10 – Le datacenter est une poubelle à données
La majorité des données stockées dans les datacenters n’est pas exploitée, et ne le sera peut-être jamais. Ces ‘données sombres’ inutilisées ou sous-utilisées génèrent un gaspillage monstre de dioxyde de carbone qui s’exprime en millions de tonnes, ce qui soulève une question : sont-ils si importants pour nos besoins ? S’il est temps de mettre en place une conscience et une hygiène numérique, et cela chez tous les utilisateurs, est-ce le problème du datacenter ?
Conclusion – Le datacenter, un défi reflet de nos engagements
Nous voulons tous des outils connectés – smartphone, ordinateur, TV, box internet, console, automobile, etc. – plus performants, plus rapides, plus connectés, offrant plus de capacités. Cela se traduit par des besoins d’espace et puissance pour les datacenters, mais également par de fortes consommations d’énergie et d’eau, ainsi que par des équipements électriques, froid, serveurs, qu’il faut fabriquer, exploiter, et jeter, parfois avec une durée de vie très courte. Pour résumer, le datacenter est lié à la croissance effrénée du numérique, et en cela il participe au problème de la “croissance infinie”. Pour garder une planète propre et saine, nous devons prendre conscience et examiner les défis qui se présentent et réviser nos engagements. Nous voulons tous des outils connectés – smartphone, ordinateur, TV, box internet, console, automobile, etc. – plus performants, plus rapides, plus connectés, offrant plus de capacités. Cela se traduit par des besoins d’espace et puissance pour les datacenters, mais également par de fortes consommations d’énergie et d’eau, ainsi que par des équipements électriques, froid, serveurs, qu’il faut fabriquer, exploiter, et jeter, parfois avec une durée de vie très courte. Pour résumer, le datacenter est lié à la croissance effrénée du numérique, et en cela il participe au problème de la “croissance infinie”. Pour garder une planète propre et saine, nous devons prendre conscience et examiner les défis qui se présentent et réviser nos engagements.
Le datacenter est un composant essentiel du numérique, et le support de notre dépendance à l’égard des services numériques. Il porte également de nombreux défis qui nécessitent des choix et des engagements éclairés. La Journée du datacenter participe à une meilleure compréhension des datacenters afin de faire des choix éclairés sur les services numériques que nous utilisons et les entreprises que nous soutenons. Et à faire le bon choix qui respecte l’environnement et se concentre sur les communautés.