Le secteur du datacenter fait face à une pénurie de talents, qui sera accentuée par l’approche d’une retraite massive, alors qu’une réflexion s’impose sur les compétences qui vont émerger pour faire fonctionner le datacenter de demain…
La rédaction de DCmag.fr
C’est un paradoxe dans les datacenters se seraient bien passé : on les accuse de ne pas créer d’emplois, mais dans le même temps ils doivent faire face à une pénurie de talents. C’est l’une des difficultés auxquelles sont confrontés les exploitants de datacenter, le manque de techniciens et d’experts. Avec les dérives que cela peut entraîner, comme le recrutement à la concurrence avec la surenchère sur les salaires, une situation qui ne peut perdurer longtemps.
Dans le même temps, une crise se prépare : le rapport sur l’état des datacenters 2024 de l’AFCOM, aux Etats-Unis, a rappelé que 85% du personnel sont des hommes, 70% ont 45 ans et plus, et 40% y travaillent depuis 20 ans et plus. De l’autre côté de l’Atlantique, la crise qui s’annonce porte un nom : « mass retirement » (retraite massive).
Conscient de cette difficulté, et cela depuis son origine, le site de la Journée du datacenter a multiplié les découvertes de métiers, démontrant la diversité des emplois dans les datacenters afin d’attirer les talents de demain. Pour autant, et malgré leur discours, le problème perdure chez les exploitants comme leurs représentants.
Le constat du manque de diversité et de formation
Nous faisons le constat d’un tout : le datacenter doit accompagner la prise de conscience d’actions, ouvrir ses emplois et attirer des jeunes et des femmes, il doit également proposer des parcours de carrières et former ses techniciens, il doit enfin s’ouvrir aux communautés afin d’y recruter.
Aux Etats-Unis, la tendance est à la réduction des exigences pour recruter des apprentis techniciens, qui sont formés sur le tas, tout en maintenant un niveau de rémunération élevé. En France, on se félicite à raison d’actions ponctuelles d’insertion menées avec les Plombiers numérique, mais elles sont loin de répondre au volume des attentes.
A défaut d’un programme d’études reconnu d’un cursus ‘datacenter’ dans le programme des lycées et écoles d’ingénieurs, les métiers du datacenter souffrent d’un manque de visibilité. Et pourtant, ces écoles pourraient accompagner la connaissance du datacenter et des carrières associées, bâtiment, énergie, froid, informatique… Et les organismes de formation spécialisés (à découvrir avec nos vidéos sur l’Institut Datacenter) sont bien présents pour accompagner la formation au poste de travail.
Aujourd’hui, les datacenters recrutent : des ingénieurs, des opérateurs polyvalents, des spécialistes de l’énergie, du refroidissement, de l’environnement, de la physique, de l’IA et de la cybersécurité, et même des juristes. Les spécialistes des installations électriques et de puissance vont connaître la plus forte croissance. Encore faut-il que cela se sache.
Terminons sur une révélation de l’étude de l’ARCOM qui révèle un chiffre étonnant : 100 % des jeunes suivis par un programme de stage restaient dans le datacenter. C’est bien la preuve que ce monde est attirant et intéressant.
L’industrie du datacenter doit redoubler d’efforts pour accroître sa visibilité et son accessibilité, principalement auprès des écoles et des jeunes, qui ignorent largement le rôle des datacenters – d’aucun ignore qu’ils sont derrière leur smartphone ou Netflix – et les possibilités de carrière disponibles, et s’ouvrir plus rapidement à la diversité.